Il ne sera pas question d’image, mais de voix. Puisque le corps est pétri par la traversée il lui reste donc le souffle. Je propose donc des voix, celles de revenants. Puissent-elles exprimer ce qu’il y a à ne pas voir. Les voix transcendent, transpercent, traversent tout, le temps, l’espace…
Dans la mythologie haïtienne, Baron, le maître des cimetières, immuable dans la mort, et ainsi dans la vie, est caractérisé par sa voix nasillarde. Dieu même, on lui prête une certaine VOIX. Un arbre, le ciel, on leur prêterait une voix à eux aussi.
Je voudrais donc proposer cela : des voix qui transcendent. Avec des mots parsemés, envahissants, des voix dans tout le parcours.
Ces voix devront surgir de partout. Elles peuvent être « visibles ».
Je pense à des écrans disséminés dans les différents espaces, restés invisibles, et par la voix surgissant, par moments.
Cela aurait pu être une performance (avec des acteurs disant ces mots). Mais, par le souci d’éviter la théâtralité, le vivant donc, j’ai préféré penser à des dispositifs plus fourbes, des médiums non humains… on va dire. Je pense placer des écrans disséminés ou morcelés, il pourrait y avoir des fluorescences marquant des mots, mais toujours des voix à côté de ces écrans.
Et encore, j’aurais l’impression qu’on montre trop.
Il est essentiel que ce soit des VOIX donc. Des voix cachées, car REVENANTES.
Guy Régis Jr – Œuvres sonores Vente de Nègres, Bourg sur Gironde et Port de Lormont – Mai 2015