Par Paul Matharan, conservateur en charge des collections extra-européennes
Le musée d’Aquitaine possède d’importantes collections extra-européennes en provenance d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Cette présence s’explique par les relations historiques que Bordeaux a toujours entretenues avec l’outre-mer à travers son port. Ces objets témoignent à la fois de la richesse de la création des cultures lointaines et de l’évolution du regard que les occidentaux ont porté sur elles.
Conférence dans le cadre du projet Vaisseau Fantôme par MC2a (Migrations Culturelles Aquitaine Afriques) « Les Revenants, Constellation du Tout-Monde ». Lors des manifestations de la fête du fleuve et de l’Estuaire 2015, une douzaine d’artistes venus du continent africain et des Caraïbes installeront leurs œuvres sur le port de la Lune.
Entrée gratuite
Par François Hubert, directeur du musée d’Aquitaine et Christian Block, responsable du Centre Jean Moulin et des collections médiévales et modernes du musée d’Aquitaine
Toutes les villes portuaires européennes ont été confrontées depuis la fin des années 1990 à des débats souvent vifs concernant leur passé négrier. Face à l’exacerbation des conflits mémoriels, les musées d’histoire ont été en première ligne pour mettre en perspective la réalité de cette histoire. C’est ainsi qu’entre 2007 et 2009, les musées de Liverpool, Nantes et Bordeaux ont ouvert des salles importantes consacrées à ces questions. L’exposé présentera le contexte dans lequel ces salles ont été réalisées au musée d’Aquitaine, les enjeux qu’elles représentent, les réactions des visiteurs, et proposera une comparaison avec les approches de Liverpool et Nantes.
Entrée gratuite
Par Alain Ricard, directeur et chercheur émérite au CNRS-LAM et président de MC2a
L’africanisme a mauvaise presse, un peu comme l’orientalisme, dont la vocation globale voile souvent les généralisations hasardeuses. Il n’est pas toujours appuyé sur une solide tradition philologique, mais au contraire sur des travaux parfois marqués par le racisme et la situation coloniale. Dans notre pays, de nombreux savants ont contribué à constituer une discipline africaniste, au sein du CNRS, sans revendiquer cette appellation : Jean Rouch, Pierre Verger, Gilbert Rouget, par exemple, mais ils n’ont pas éprouvé le besoin de fonder une école. Leur projet scientifique n’a rien perdu de son actualité, même s’il a parfois été recouvert par une notoriété d’artistes ! Des philosophes africains comme V.Y. Mudimbe revendiquent aujourd’hui la « reprise critique » de tout un ensemble de travaux, produits à l’époque coloniale, comme par exemple la Philosophie bantoue (1947). Cet intérêt pour l’histoire des idées, nous invite à revenir sur l’africanisme, les voies qu’il a ouvertes, les impasses dans lesquelles il s’est engagé, et la difficulté à trouver un langage pour faire partager ses questionnements.
Entrée gratuite
Entrée libre, dans la limite des places disponibles.