Dans le cadre de l’appel à Projet « Les Portes du Temps », MC2a propose un projet de médiation afin de permettre la découverte du patrimoine muséal par des jeunes via l’éducation et la pratique artistique
Les Portes du temps constituent une opération à caractère transversal qui propose à des enfants et des adolescents – en groupes et en famille -, issus des territoires prioritaires, urbains comme ruraux, une offre culturelle exigeante et adaptée. Cette opération est exemplaire de la politique des publics de la Direction générale des patrimoines et contribue utilement au grand projet « Pour un accès de tous les jeunes à l’art et à la culture ».
Il s’agit essentiellement de mettre en renfort du service des publics d’un site un artiste ou tout autre médiateur au cœur d’un lieu patrimonial afin qu’il le réinterprète et le transmette au public. Cet acte de passage et d’échanges se fait à travers des ateliers adaptés couvrant, depuis le début de l’opération en 2005, un ensemble important de domaines artistiques et culturels (histoire, archéologie, architecture, urbanisme, arts des jardins, land art, métiers d’art, arts populaires et numériques, littérature écrite et orale – roman, nouvelle, BD, conte, poésie – arts plastiques – peinture, dessin, sculpture – théâtre, musique, cinéma, vidéo, multimédia et cultures numériques, photographie, danse, mime, arts de la rue, etc.). L’opération privilégie aussi les disciplines scientifiques, environnementales (développement durable) et sportives.
Les populations jeunes issues des zones considérées comme sensibles au titre de la politique de la Ville et des milieux ruraux isolés, sont les publics prioritaires du dispositif. L’Agence nationale pour l’égalité des chances et la cohésion sociale (Acsé) s’est dans ce but associée au ministère de la Culture et de la Communication pour soutenir cette opération. Les Portes du temps proposent une réappropriation du patrimoine, dans une perspective de diffusion et de démocratisation culturelle à travers une démarche pédagogique et ludique. Le pilotage de l’opération est assuré par le Département de la politique des publics, à la Direction générale des patrimoines.
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Le projet se déroule en deux temps :
1/ une première approche des institutions muséales de la ville de Bordeaux : découverte des bâtiments, des missions et des expositions permanentes (Musée d’Aquitaine, Musée des Beaux-Arts, Musée des Douanes).
2/ un travail autour des œuvres de l’artiste guadeloupéenne Marielle Plaisir : découverte de son exposition dans 3 lieux différents (Musée d’Aquitaine, galerie MC2a/Porte44, château d’Arsac) avec ateliers de pratiques artistiques, initiation à la sérigraphie et rencontres avec l’artiste.
Le public interpellé est composé d’enfants issus de deux quartiers prioritaires de la ville de Bordeaux (Grand Parc et Bordeaux-Nord) et des villes de Bègles et de Castillon-la-Bataille. Au total, environ 70 enfants participeront à ce projet.
Par un souci de bon déroulement des visites et ateliers, les enfants seront regroupés par tranche d’âge, mixant ainsi des enfants de plusieurs structures. Au total, 3 groupes de tranches d’âge : 4-6 ans, 6-9 ans et 10-14 ans.
Les thématiques abordées sont l’histoire de l’art, la diversité culturelle, la mémoire, la colonisation, l’histoire & le patrimoine
Les objectifs visés :
– Comprendre les institutions muséales qui nous entourent
– Dépasser les préjugés que les enfants peuvent avoir sur les musées
– Favoriser l’ouverture au monde via des découvertes d’œuvres internationales
–> Période : vacances de printemps / début mai
1/ Visite de l’établissement : le groupe sera pris en charge par un médiateur culturel afin de présenter la structure : bâtiment, fonctionnement, missions et objectifs. Le groupe pourra ainsi se familiariser avec ce lieu, et plus généralement les musées, et ainsi dépasser ses premiers préjugés. Puis :
Pour les 4-6 ans :Visite thématique et transversale « Objets d’hier et d’aujourd’hui » : une invitation à aiguiser le regard des enfants et à les accompagner dans l’identification des objets (usages, matériaux, évolution des formes au fil du temps).
Pour les 6-9 ans et les 10-14 ans :Visite thématique « Bordeaux, porte océane » : Découverte de l’histoire du port de la lune, qui, des origines à nos jours, imprime son identité à la métropole d’Aquitaine.
2/Visite commentée du volet de l’Exposition permanente « Bordeaux, le commerce atlantique et l’esclavage au 18e siècle » : Eclat architectural de la ville de Bordeaux au 18e siècle, son essor commercial avec les Antilles marqué par le commerce triangulaire et la pratique de l’esclavage.
Puis, atelier artistiques avec Béatrice Hazard, artiste plasticienne.
1/ Visite d’une partie du musée
Pour les 4-6 ans et les 6-9 ans :Visite du Musée et découverte des œuvres travaillant « Le portrait » : portrait allégorique, l’autoportrait, portrait de couples, portrait politique, d’Histoire, l’homme de pouvoir, portrait inachevé, portrait d’apparat, le thème du drapé, le thème du corps, portrait « réaliste »…
Pour les 10-14 ans : Visite de l’œuvre de Pierre Lacour, le musée met à disposition des carnets de croquis qui permettent aux enfants de mettre en mémoire un détail qui aura retenu leur attention ou de s’approprier un personnage
2/ Atelier, mise en pratique
Pour les 4-6 ans et les 6-9 ans :Atelier/mallettes pédagogiques : reproductions grand format et des diapositives illustrant 6 types de portrait : portrait de pouvoir, portrait humaniste, portrait bourgeois, portrait de groupe, autoportrait, portrait prétexte à la peinture. Une mallette « portable » sur l’évolution du portrait au début du XXe siècle au travers de mouvements picturaux.
Pour les 10-14 ans :Atelier autour de l’œuvre « Vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et de Bacalan », 1804-1806, de Pierre Lacour
Pour les 4-6 ans et les 6-9 ans : Visite et atelier « Dans le Ventre des Petits Navires » : dans l’ancien magasin de dédouanement des marchandises, les enfants découvrent la fonction du bâtiment qui abrite le musée, ainsi que la mission des douaniers : la « visite », terme utilisé pour désigner la fouille. Les outils utilisés pour cela aux 19e et 20e siècles leurs sont présentés, ainsi que les notions d’échanges économiques et de commerce. A la suite de la visite, les enfants sont invités à visiter les colis de bateaux disséminés dans le musée. Grâce à leurs sens (vue, toucher, odorat et ouïe), ils doivent retrouver les marchandises contrôlées qui transitèrent à Bordeaux depuis l’Antiquité.
L’atelier se divise en deux temps :
– Visite pédagogique de 20 à 30 minutes selon les niveaux : le métier de douanier et l’histoire de la halle sont présentées
– Un parcours de 30 minutes en groupes : les cales des bateaux délivrent leur chargement que les élèves doivent fouiller
Pour les 10-14 ans : Visite et atelier autour de l’espace dédié au commerce colonial bordelais au XVIII°s. Sous l’Ancien Régime, Bordeaux brise les murailles qui enserraient la ville et profite enfin de son fleuve pour s’abreuver d’échanges commerciaux. Grâce à son port situé devant la halle de l’Hôtel des Fermes, la fouille des marchandises est facilitée pour la Ferme générale, ancêtre de l’administration douanière d’aujourd’hui. Les commerce triangulaire florissant aux 17e et 18e siècles, auquel va participer Bordeaux, va marquer ses relations avec les comptoirs africains et les colonies antillaises.
Atelier arts plastiques à partir de l’emprunt de la MALLETTE PÉDAGOGIQUE SUR LE THÈME DU COMMERCE COLONIAL ET TRIANGULAIRE BORDELAIS (1661-1791) présentant les routes du commerce, les denrées coloniales, la traite.
LOIN DES CIRCUITS FORMELS et des excursions guidées classiques, la visite-guidée « Le Bordeaux Nègre » de l’écrivain et poète français Karfa Diallo est une promenade originale et inédite dans la mémoire des noirs et blancs, que l’histoire a conduit dans les Outres Mers vers l’Afrique, les Caraïbes, jusqu’en Louisiane. Classée au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco grâce à son architecture 18ème siècle, la Ville de Bordeaux est jalonnée de traces architecturales issues de cette rencontre qui a duré plus de 4 siècles. Hôtels particuliers, plaques de rues, autant de prétextes pour une promenade touristique alternative où hors les murs, il y a des hommes.
« Cette balade-mémoire a été conçue pour la première fois en 2005 sous la forme d’un spectacle artistico-militant dans les rues d’une ville insuffisamment consciente de sa mémoire. Depuis Bordeaux a entendu la supplique de sa mémoire et place est désormais faite à cette mémoire de l’Humanité dans un musée. Il fallait un prolongement physique et populaire à cet éveil. Le tourisme de mémoire dans ce lieu marqué par l’histoire répond à un besoin de vérité, un récit partagé : se souvenir, pour savoir et accepter ce qui s’est passé. En cela, il est un rite, une démarche civique et pédagogique par le voyage. » Karfa Diallo
-> Période : début mai/début juillet
Dans le cadre des actions de MC2a, nous exposons les œuvres de l’artiste guadeloupéenne Marielle Plaisir au Musée d’Aquitaine de Bordeaux et au château d’Arsac.
Après sa visite des différents musées, pour une découverte de l’histoire de l’art et de l’histoire du XVIII° s en lien avec la région bordelaise, le groupe est invité à découvrir 3 installations plastiques contemporaines de Marielle Plaisir :
Exposition visible du 10 mai au 31 août 2014
Inauguration le lundi 12 mai – 18h
1/ Après avoir découvert le lieu lors de la première visite, le groupe pourra faire le lien entre les collections visitées et le travail de Marielle Plaisir autour des thématiques de la colonisation et du portrait. Rencontre avec l’artiste et visite de son exposition « Les Commodités de la conversation »
« Marielle Plaisir expose une série d’œuvres peintes et de mises en scènes sous cloches de verre, dans lesquelles elle questionne l’idée du pouvoir qui, selon elle, est un fait politique et non un fait de la nature. Son monde poétique et imagé est peuplé de personnages de la Commedia dell’arte, de scènes bourgeoises des « Plaisirs » créés par Louis XIV dans ses jardins de Versailles, des scènes de l’histoire de l’esclavage, des animaux anthropomorphiques des contes créoles, des scènes de genre de Jean-Honoré Fragonard. L’œuvre traite du colonialisme et de ses conséquences contemporaines. »
2/ Un second atelier d’arts plastiques, en lien avec « Les commodités de la conversation », est mis en place au Musée d’Aquitaine avec Béatrice Hazard
Exposition visible du 12 mai au 20 juin 2014
Inauguration le lundi 12 mai – 19h30
« Marielle Plaisir installe dans la galerie de MC2a « Le chien fou ou la poétique de l’errance » sous formes de sérigraphies. Elle donne à la figure du chien créole une justification fondée sur l’expérience antillaise de la Drive et du Driver. Le terme créole de la Drive n’est autre que la dérive, l’errance élargie aux dimensions du monde. Le chien fou ne cesse, lui aussi, de courir après la grande scène historique, dans un décalage épuisant. Depuis 2002, le chien fou a fait surgir des images sérigraphiées sur les murs de Basse-Terre en Guadeloupe, de Santo-Domingo en République Dominicaine et de Saint-Louis au Sénégal. Bordeaux étant la prochaine étape de ce parcours. »
Une série de petites vidéos leur sera alors projeté à MC2a/Porte44, avant de participer à un atelier de découverte de la technique de sérigraphie, dispensé par l’association l’Insoleuse. La série de Chien Fou ainsi imprimée ensemble, les enfants pourront la customiser et afficher ces chiens en papier à MC2a/Porte44, dans la rue du Faubourg des Arts, dans les locaux de l’association à laquelle ils dépendent… Ce travail, visible de tous, fera écho aux chiens errants des îles.
Exposition visible du 18 juin au 31 août 2014
Inauguration le mardi 17 juin
La dernière visite du groupe s’effectuera au chateau d’Arsac, dans le Médoc, où est exposé « Réservés », dernière partie du travail de Marielle Plaisir.
« Marielle Plaisir installe sur le site du chateau d’Arsac « Réservés », une œuvre mémorielle qui fait allusion à une garde-robe de vêtements mélangés de la bourgeoisie créole et des esclaves. Une série de 15 patrons découpés dans dupapier Tyvek blanc sont assemblés par faufilage, sont alignés et suspendus. Le vêtement reste donc inachevé. Cette installation incite à la méditation mélancolique sur le corps comme enveloppe vulnérable, sur la vanité et la mort, sur l’humanité qui sont les sujets de prédilection de la plasticienne. »
Festival de théâtre populaire, forain et musical
Pour finir, afin de bien commencer les vacances d’été dans une ambiance festive et conviviales, les travaux des ateliers de Béatrice Hazard pourraient être exposés lors du festival Grand Parc en Fête, du 03 au 05 juillet au Quartier du Grand Parc (Bordeaux).
Grand Parc en Fête c’est :
– une manifestation artistique populaire au cœur de la cité, associant, Art, Culture et Citoyenneté, s’appuyant sur les arts forains et des spectacles valorisant la langue française.
– un laboratoire urbain sur la place de l’Art et de la Culture au cœur de la société piloté par un collectif d’acteurs culturels, associations et bénévoles.
– une fabrique d’éducation populaire avec pour cadre une charte et le fonctionnement ouvert aux habitants du quartier et bénévoles.
